- Accueil
- Actualités
- [PORTRAIT] Morane Rey-Huet, président et co-fondateur Meersens
[PORTRAIT] Morane Rey-Huet, président et co-fondateur Meersens
Valoriser. Valoriser les entrepreneurs et les membres qui s’investissent dans notre association fait partie intégrante de notre ADN. Parce que les entrepreneurs et nos adhérents sont au cœur de nos actions, nous souhaitons mettre en avant leur parcours et leurs projets.
Nous avons fait une courte pause durant l’été et reprenons notre rubrique des portraits avec celui de Morane Rey-Huet, président et co-fondateur de Meersens et membre de notre Advisory Board.
Découvrez son portrait
Les propos sont restitués d’une conversation enregistrée.
Quelques mots pour te présenter toi et ton parcours ?
Je suis Morane Morane REY-HUET, Président et co-fondateur de Meersens.
J’ai un parcours plutôt international puisque j’ai réalisé une partie de mes années lycée aux Etats-Unis, avant de revenir en France pour mes études supérieures en prépa.
Je suis ensuite retourné aux Etats-Unis pour mes premiers jobs, avant de partir pour le Japon, l’Inde et ensuite la Chine. J’ai donc passé plus de 15 ans d’expatriation avant de revenir en France en 2012, où j’ai repris la Direction Générale de la Division Internationale du groupe ALDES dans le domaine de la qualité de l’air, de l’environnement et ventilation.
Je suis ingénieur de formation, mais j’ai toujours eu une appétence pour le management et la gestion de compte de résultats afin de les driver dans une logique de rentabilité, de continuité et de croissance en prenant toujours en compte 4 éléments : les Hommes, les clients, les actionnaires et l’impact social.
Peux-tu nous en dire plus sur ton projet Meersens et comment cette idée t’est venue ?
Dans ma vie d’entrepreneur, j’ai eu l’occasion de créer plusieurs entreprises, mais Meersens est véritablement le projet qui me tient le plus à cœur. J’y retrouve un alignement entre le sens, mes convictions profondes et l’envie de contribuer à un monde plus sain (et presque meilleur pourrais-je dire !). Ce sont des points importants, qui m’animent au quotidien et qui animent aussi mes équipes.
Meersens en quelque mots c’est un gardien de la santé. C’est avant tout une solution BtoB SaaS+App, qui permet d’apporter du suivi sur les risques environnementaux qui impactent la santé. Nous nous sommes rendus compte que tout l’environnement qui nous entoure impacte, de manière très importante, l’Homme et sa santé. Près de 80 à 90% des maladies chroniques (cancers, maladies respiratoires, asthmes…) sont liés à cet environnement et à notre style de vie. Nous avons donc fait le choix de redonner une partie de notre savoir et de nos connaissances à tous, via une application gratuite.
L’idée de créer Meersens est finalement venue de manière assez simple puisqu’elle a émergé grâce à une anecdote personnelle. A la naissance de ma fille, nous vivions en Chine et ma femme m’a demandé d’aller acheter du lait en poudre français. C’était l’année du scandale du lait contaminé, de la mélamine et elle n’avait pas suffisamment confiance. Et, face à ces différents scandales, j’ai commencé à m’intéresser de plus près aux enjeux de l’air, de l’eau, de la nourriture, … Quand on vit en Chine, on finit rapidement par regarder la météo des particules fines, on installe des filtres à charbon pour l’eau à la maison… On a une sensibilité toute particulière à l’environnement, aux risques générés par cet environnement sur l’Homme et à l’impact que nous-même pouvons avoir sur cet environnement.
A mon retour en France, je me suis questionné sur comment, à mon échelle, je pouvais contribuer afin d’apporter des réponses et recréer des cercles vertueux entre un citoyen et sa ville, un employé et son entreprise, un patient et son hôpital. Et voilà comment Meersens à été co-fondée en 2017 avec mon associé Louis Stockreisser, ingénieur en data.
Comment as-tu pu financer ce projet ?
Dans le cas idéal, on tombe sur l’idée géniale avec des financements qui suivent directement ou des business angels qui sont prêts à investir !
Avec plus de 20 ans d’expérience dans l’industrie un peu partout dans le monde, j’ai eu la chance de pouvoir réunir autour de moi un cercle de grands patrons de l’industrie afin de financer le projet. Au final, nos 2 premières années de R&D ont été financées. Nos financeurs ont été séduits par l’idée, mais aussi par le binôme que nous formons tous les deux avec Louis.
Ensuite, nous avons été labellisés DeepTech et avons reçu un financement de 1 million par Bpifrance. Actuellement, nous commençons à préparer notre levée de fonds en série A pour la fin d’année 2020.
Quels sont les obstacles auxquels tu as dû faire face ?
Il y a forcément des enjeux, l’expérience que Louis et moi formons permet de prendre des risques calculés, d’éviter certains obstacles, d’accélérer quand cela est possible.
La réelle difficulté, lorsqu’on commence un projet de zéro, c’est le besoin de pivoter. Notre premier obstacle, si je puis dire, a été de bien écouter nos clients, bien comprendre le besoin, savoir se challenger, …
Donc avec Louis nous avons appris à pivoter : nous étions à la base dans une approche BtoC, et rapidement nous nous sommes rendus compte qu’avec cette cible le lancement du projet allait être trop compliqué. Au bout de 6/7mois après la création du projet, nous nous sommes tournés vers une cible complètement BtoB.
Quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui veulent se lancer ?
Je pense qu’il faut bien sécuriser sa situation familiale. Il ne faut pas oublier qu’avec une aventure entrepreneuriale on entraîne sa famille, donc c’est très important de faire attention à ce point-là. Si le contrat moral n’est pas proprement posé, derrière c’est compliqué de construire son entreprise et ses projets.
Et enfin, le point hyper important, c’est de s’entourer de personnes qui croient en vous. 1) cela permet d’avoir de la confiance en soi, et 2) cela permet de ne pas faire trop d’erreurs grâce aux regards extérieurs qui font que l’on ne se sent pas seul face aux décisions du quotidien.
Est-ce important pour toi de t’investir dans une communauté ? En dehors de French Tech One es-tu investi dans d’autres communautés ?
Je suis partisan de l’investissement dans des communautés ! Parce que oui, cet investissement permet de recevoir, mais on ne reçoit qu’à hauteur de ce qu’on donne. Donc dès le début nous avons fait le choix de nous investir, toujours à hauteur de ce que nous pouvions apporter et avec humilité. Nous n’avons pas vocation à donner des leçons, loin de là car nous avons encore nos preuves à faire, nous avons beaucoup à apprendre.
Et pour nous French Tech One Lyon St-Etienne est surement l’une des communautés les plus importantes. Nous sommes également très proches de Minalogic, Lyonbiopôle et Digital League. Nous nous investissons dans ces quatre cercles en fonction des thématiques : Lyonbiopôle en santé, Minalogic en hardware et French Tech One plutôt en tech et entrepreneuriat.
French Tech One en trois mots ?
Alors forcément c’est très difficile de résumer en 3 mots, mais ce que j’aime chez French Tech One c’est l’alignement avec les valeurs de Meersens qui sont la passion, la confiance et la bienveillance.