FEMMES DE LA FRENCH TECH - Fatiha Bouchama, Directrice du Centre d'Entrepreneuriat de l'Université de Lyon

La Mission French Tech et son réseau des Capitales et Communautés French Tech se mobilisent pour mettre en lumière les femmes qui, partout en France et dans le monde, font la French Tech.

Parce qu’on ne les voit pas encore assez, et qu’on a besoin de plus les voir pour que d’autres les rejoignent, nous donnons la parole à celles qui sont déjà des piliers de la French Tech.

Zoom sur Fatiha Bouchama, du Centre d’Entrepreneuriat de l’Université de Lyon

Quel a été ton déclic « French Tech » ?

Forte de 25 ans d’expérience, dont plus de 10 années consacrées à accompagner les directions d’entreprises dans leur pilotage global, je combine une expertise reconnue en management, RH, gestion financière et gestion de projet. Mes engagements passés au sein de la LICRA et du MEDEF ont nourri mon appétence pour l’influence et la stratégie, et mon parcours entrepreneurial, notamment à travers le programme Lyon Start Up 2020, témoigne de ma volonté d’apporter des solutions concrètes à des enjeux sociétaux. En tant que Directrice du Centre d’Entrepreneuriat Lyon Saint-Étienne (CELSE), je suis animée par une ambition claire : démocratiser l’entrepreneuriat en renforçant l’inclusion et la diversité, tout en dotant les étudiants et porteurs de projets des compétences nécessaires pour réussir. Nos méthodologies d’accompagnement et de formation innovantes, reconnues par l’écosystème entrepreneurial, positionnent CELSE comme un acteur clé de l’entrepreneuriat local et territorial. Je suis particulièrement sensible à l’inclusion des femmes dans la tech et les startups, un enjeu crucial pour renforcer la diversité et l’innovation dans ces secteurs. La French Tech Saint-Étienne Lyon se mobilise activement aux côtés de la Mission French Tech et du réseau des Capitales et Communautés French Tech pour mettre en lumière les femmes qui, en France et dans le monde, contribuent au rayonnement de la French Tech. Parce qu’on ne les voit pas encore assez et qu’il est essentiel qu’elles soient davantage visibles pour inspirer et encourager d’autres femmes à les rejoindre, je suis déterminée à promouvoir leurs réalisations, à soutenir leur parcours et à amplifier leur voix. A date, le taux de féminisation de nos promotions au sein du CELSE est d’environ 36% et il est perfectible. En tant que membre du Conseil d’Administration, ma motivation première : renforcer le rôle de la French Tech comme moteur d’innovation et de collaboration, tout en créant des opportunités concrètes pour les startups et porteurs de projets au sein d’un écosystème dynamique, inclusif et tourné vers l’avenir. Cela inclut une priorité essentielle : promouvoir et soutenir l’inclusion des femmes dans la tech et les startups. Je suis convaincue que leur visibilité et leur reconnaissance sont indispensables pour favoriser une diversité qui enrichit et fait progresser l’écosystème entrepreneurial.

La chose dont tu es la plus fière ?

Durant mon parcours, la réalisation dont je suis la plus fière est d’avoir accompagné un grand nombre de femmes au sein de mes équipes en leur permettant de franchir des étapes clés dans leur carrière. J’ai œuvré pour qu’elles accèdent à des positions ou à des projets qui leur ont permis de développer leurs compétences, de gagner en confiance et d’élargir leurs horizons professionnels. Mon approche a consisté à leur ouvrir des portes vers des domaines qu’elles s’interdisaient souvent elles-mêmes d’explorer, freinées par des peurs ou des barrières internes. En les soutenant pour surmonter ces obstacles, j’ai contribué à leur progression personnelle et professionnelle, en leur donnant les moyens de dépasser le plafond de verre et les parois de verre qui freinent trop souvent l’ascension des femmes. Ces réussites individuelles sont, pour moi, la preuve qu’avec un accompagnement adapté et une écoute bienveillante, il est possible de transformer ces freins en leviers de réussite.

Ton objectif professionnel le plus fou ?

Mon objectif le plus ambitieux, presque un rêve fou, serait d’assumer un mandat politique afin de porter encore plus loin mon engagement pour l’inclusion et l’égalité des femmes. Cette position me permettrait d’influencer directement les politiques et les dispositifs à destination des femmes, dans le but de générer des changements structurels et profonds au sein des organisations et de la société.

Si tu pouvais revenir en arrière, est-ce qu’il y a quelque chose que tu ferais différemment ?

Si je devais identifier une chose que je ferais différemment dans ma carrière, ce serait de ne pas chercher à me conformer aux attentes dès mes débuts professionnels. J’ai parfois eu tendance à m’aligner sur ce que je pensais être attendu de moi, au lieu de suivre immédiatement mon instinct et de passer rapidement à l’action. Avec le recul, je réalise que l’audace et l’initiative sont des forces qui permettent de progresser plus vite et de faire une différence dès le départ. J’aurais aimé prendre davantage de risques plus tôt, défendre mes idées avec plus de conviction et m’autoriser à innover sans attendre une validation extérieure. Cette réflexion me pousse aujourd’hui à encourager ceux que j’accompagne à croire en eux et à agir sans peur, même dans l’incertitude, car c’est ainsi que l’on ouvre de nouvelles voies.